Les acteurs de l’événementiel tels que les gestionnaires d’espace événementiel, agences d’hôtes.
ses, agences événementielles, et traiteurs ont bénéficié du PGE, du chômage partiel et des aides au titre du secteur S1, S1 bis et S2.
Cet afflux d’argent visait, comme lors de la crise des subprimes en 2009, à éviter des faillites en cascade là où la perte globale du chiffre d’affaires du secteur dépassait allègrement les 50%, sachant que ce dernier (y compris celui généré par la restauration, l’hôtellerie et la logistique) génère en moyenne 65 milliards d’euros par an en France selon l’UNIMEV (l’Union des métiers de l’événementiel).
Les activités événementielles, formidable prétexte à la transformation digitale des entreprises
C’est en quelque sorte grâce à cette crise sanitaire, que les entreprises événementielles et leurs clients ont été poussées à se renouveler et à chercher d’autres alternatives. Dans ce contexte de transition digitale, cela a été une bonne occasion pour y réfléchir.
Une digitalisation de l’activité a été pensée avec des événements sur des supports numériques, sous forme de lives ou encore de retranscription.
Avant 2020, cette option était peu proposée et lorsqu’elle l’était cela “excluait” le participant qui se trouvait à distance. Aujourd’hui les retranscriptions se font en direct avec la possibilité d’avoir des
interactions via un chat, des réactions sous forme d’emojis etc.
Cet outil est mieux apprivoisé avec sans cesse des mises à jour permettant de rapprocher la personne qui se trouve à distance. Cela permet aussi de faciliter la tâche pour les intervenants qui pourraient se trouver à l’étranger et n’ont pas forcément envie de se déplacer.
Cependant des limites y sont vite apparues. En effet, cette digitalisation est satisfaisante pour certains séminaires ou encore certaines conférences. Côté participant on note une lassitude, un ennui certain à être connecté trop longtemps à un événement en distanciel.
Lors d’une visio-conférence, ils sont très loin de “l’effervescence collective” et de la “dimension festive” des salons professionnels dont parle la sociologue Sidonie Naulin dans un entretien au Monde. Du point de vue de l’organisateur, on se félicite de toucher un public plus large et de capitaliser un contenu vidéo.
L’événementiel sous la contrainte de l’inflation, des ruptures de stocks et d’une possible pénurie de main d’oeuvre
Au printemps 2022, les événements ont peu à peu repris en présentiel puis le rythme s’est accéléré. Le monde de l’événementiel a pris un tournant d’un point de vue économique ou encore logistique.
Beaucoup ont cherché un moyen pendant cette période pour prendre moins de risques financiers et donc de ce fait ne plus être totalement dépendant de fournisseurs externes et revoir leurs solutions de stockage. Une bonne initiative car de nombreux problèmes d’approvisionnement sont présents. On constate des ruptures de stock sur les rubans couleurs Zebra, et des puces dorénavant absentes des rubans Evolis par exemple, ce qui reflète une supply chain sous tension.
Pendant les mois de mai et juin, les standistes (fabricants et loueurs de meubles et de stands pour les salons et les congrès) tout comme les imprimeurs spécialisés dans les badges événementiels ont vu leur capacité de production se saturer.
Les lieux événementiels affichent des planning quasi pleins.
Cette chaîne logistique se retrouve fortement impactée car il y a très peu de production pour beaucoup de demandes et les entreprises n’ont plus de stock à écouler. La raréfaction des produits mènent alors à une inflation des prix.
Cette inflation est donc la résultante de la mécanique bien connue de l’offre et la demande, mais elle s’explique également par la nécessité d’augmenter les prix si on veut maintenir ses marges quand on doit rembourser un PGE et autres prêts contractés sous la contrainte en 2020 et 2021 comme évoqué plus haut.
Enfin, parlons RH. Le secteur événementiel et celui de l’hôtellerie-restauration offrent beaucoup d’emplois, mais aujourd’hui qui ne sont pas pourvus en raison d’une pénurie de main d’œuvre. On pourrait se demander où se trouvent les anciens employés. Ces derniers se sont tout simplement réorientés après avoir fait face à un licenciement économique ou par l’envie de découvrir un nouveau métier.
Le recrutement se fait auprès de personnes peu ou pas du tout qualifiées ce qui complique la tâche
car avant, la formation de ces derniers se faisait directement sur le terrain et sur la durée mais aujourd’hui, il n’y a plus de temps et surtout pas assez de personnel pour assurer cette formation.
Quelles perspectives pour le 2ème semestre 2022
Dans cet environnement particulier, le danger serait que les entreprises restent réticentes à l’idée d’investir sur les événements physiques. La crainte de ne pas obtenir le retour sur investissement attendu est compréhensif à l’aube d’une septième vague de Covid-19.
Les conséquences ne sont pas qu’économiques, elles sont aussi sociales et territoriales. On le sait, lorsqu’un événement national ou international de 200 participants, 500 participants ou 1000 participants est prévu dans une ville, cela relance l’activité en vue de la venue exceptionnelle de participants venue assister à l’événement et qui créent des frais que ce soit de transports, de restauration ou encore d’hôtellerie.
Cependant, pour ce second semestre 2022, l’envie de se retrouver lors d’événements est plus que présente. Malgré toutes ces complications économiques et logistiques qui entrent en jeu, les perspectives de reprise ne peuvent qu’être de bon augure.
Les demandes affluent et les acteurs du secteur font preuve d’adaptabilité autant sur le fond avec la gestion et l’organisation que sur la forme avec la digitalisation des événements.
Cette digitalisation qui est sans cesse améliorée, apporte du renouveau dans ce secteur et peut notamment permettre la tenue de beaucoup d’évènements en cas de nouvelles restrictions.
Le monde événementiel est bel est bien relancé et, tel le phénix, prêt à repartir contre toutes attentes.
